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Ces symptômes cependant perdirent peu à peu de leur acuité et du 8 au 12 avril, l’état de cet enfant alla s’améliorant.

Les toniques sous toutes les formes furent donnés et l’appétit était revenu. Mais la tuméfaction avait persisté, gagné même du terrain car le côté gauche de la poitrine était envahi et, 1’hyperesthésie était toujours considérable.

Toute inquiétude avait presque disparu, quand dans la soirée du 12 avril on vint me chercher. Je trouve cet enfant dans une profonde somnolence, ayant une gêne considérable pour respirer et ne sortant de sa torpeur que lorsque du doigt, on effleurait la peau de n’importe quelle région du corps.

L’auscultation permettait à peine d’entendre le murmure respiratoire, quoique les côtés se soulevassent avec une extrême énergie. Les ecchymoses étaient très nombreuses et formaient de larges plaques qui couvraient la poitrine en avant et en arrière.

Cet enfant mourut la nuit même.

J’eus la pensée de pratiquer la transfusion du sang, je me reproche de ne l’avoir pas tentée. Cet enfant quoique bien constitué était lymphatique, mais son moral n’avait été nullement ébranlé par l’accident.

OBSERVATION XXVI

Morsure de vipère, mort. — Traitement à suivre.
(Dr de Boismarmin (de Chitray). (Journal de médecine et de chirurgie pratiques, 1875, XLVI, p. 350-354.)

Le 30 juin, vers huit heures du matin, le sieur Jules P…, âgé de douze ans, d’une constitution moyenne, regarde, de prés, un trou dans une pierre ; il est mordu au front par une vipère, à deux centimètres au-dessus du sourcil gauche.

Une heure après on me l’amène en voiture ; il a eu deux ou trois vomissements bilieux durant le trajet. La figure est pâle ; le père a incisé la piqûre avec un couteau ; sa plaie, de deux centimètres est au centre d’une bosse de quatre centimètres de diamètre environ, pareille à celle que produirait une forte contusion sur le front. La plaie ne saigne plus ou à peine.