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« Si au lieu d’isoler du venin certaine substance, ou la supprime au contraire, et qu’en même temps on supprime certains symptômes, on démontrera par là même la liaison étroite qui existe entre le symptôme et le principe actif détruit. C’est ainsi que le venin de crotale mélangé au tanin ou à l’iode ne détermine plus d’accidents locaux (Weir-Mitchell), que le venin de vipère sous l’influence de l’acide chromique perd aussi ses propriétés phlogogènes (Kaufmann) tandis que les accidents généraux suivent leur cours. Nous sommes arrivés au même résultat en soumettant pendant quelques secondes le venin de vipère à la température de l’ébullition (Phisalix et Bertrand). On peut donc conclure à l’existence d’un principe à action locale.

« Si le venin de vipère a été chauffé de 5 à 15 minutes à la température de 80°, il ne détermine plus ni accidents locaux ni accidents généraux, et il vaccine les animaux. (Phisalix et Bertrand). »

Cette substance vaccinante, existant dans le venin de Vipera aspis a été isolée par Phisalix au moyen d’autres procédés (filtration sur porcelaine, dialyse) que nous exposerons au chapitre de la sérothérapie antivenimeuse.

« La préexistence dans le venin d’une matière vaccinante semble donc absolument démontrée et justifie la dénomination d’échidno-vaccin. Il ne reste plus qu’à en déterminer la nature chimique. D’après quelques expériences encore incomplètes, je suis porté à croire que ce corps est soluble dans l’alcool ; j’ai obtenu en effet un certain degré de vaccination en inoculant à des cobayes l’extrait alcoolique de venin frais. »  (Phisalix, p. 197, jnd. bibl. 1). »