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OBSERVATION XXIV

(Dr Boille, de Buzançais. Journal de médecine et chirurgie pratique, Paris, 1874, XLV, p. 450.)

Le 1er juillet 1871, une jeune fille, de 11 ans mit la main sur un nid ; un serpent s’y était blotti et la pique. Pendant huit jours on la laisse aux soins d’un sorcier, malgré les amulettes, le mal progresse ; on m’appelle. Je trouve cette jeune fille, qui était forte, presque mourante. La main mordue, l’avant-bras, le bras et toute la partie antérieure de la poitrine, étaient tuméfiés, couverts de taches violettes et de phlyctènes : les unes à sérosité roussâtre, les autres à sérosité sanguinolente. Quoique faisant les plus grands efforts pour respirer, elle n’y parvenait pas et s’asphyxiait. Le soir de ce même jour, elle était morte.

OBSERVATION XXV

(Dr Boille, de Buzançais (Indre). — Ibid.).

Le 6 avril 1874, un garçon de 7 ans s’amusait à cueillir des fleurs, lorsque soudain il fut piqué sur le dos de la main droite. Une heure après, un médecin appliquait des ventouses, cautérisait avec de l’ammoniaque et liait le bras au-dessus du coude.

La tuméfaction augmente, j’arrive à mon tour et je cautérise avec une pointe de feu, les deux piqûres distantes de un centimètre l’une de l’autre. Le bras était déjà tuméfié et luisant, de la fièvre existait, mais pas de vomissements.

La nuit qui suivit ne fut qu’un délire continu. Á mon arrivée, le lendemain matin, je trouvai l’intelligence rétablie et la respiration facile ; la fièvre persistait et la tuméfaction avait gagné la région deltoïdienne. De nombreuses taches d’un rouge vineux coloraient tout le membre malade, enfin il y avait une hyperesthésie telle de la peau, que même le passage du doigt sur l’épiderme était douloureux.