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jours. Fièvre 39°, mais la tuméfaction générale tendait à diminuer.

Le 4 juillet, je revois l’enfant. Plus qu’un léger œdème. État général très satisfaisant. Plus de fièvre. L’enfant s’achemine à grands pas vers la guérison. La jambe va bien et la plaie est presque guérie.

En résumé : Morsure très grave et surtout injection de sérum faite très tardivement, quatre heures après l’accident et complications imprévues du côté du poumon qui ont retardé d’autant la guérison.

3o  Accidents d’échidnisme aigu. Cas mortels.

OBSERVATION XXI

Piqûre de vipère. — Mort au troisième jour.
(M. Viaud-Grand Marais, Gazette des hôpitaux, Paris, 1868, no 62, p. 246.)

Le 28 juin 1865, vers 7 heures du matin, la veuve Bretagne, âgée de 61 ans, du village de la Renouerie, commune de Saint-Mars-de-Coutais, gardait ses vaches le long d’une haie ; elle était pieds nus dans ses sabots et marchait en filant sa quenouille. Tout à coup elle ressentit une vive douleur au bas de la jambe gauche, et recula effrayée, une vipère rouge sur laquelle elle avait monté s’enfuyait dans le buisson voisin. La femme Bretagne regagna avec peine son domicile, situé à près d’un kilomètre de là. De retour chez elle, elle lava à l’eau salée l’endroit mordu et enleva ainsi une petite quantité de sang répandue au voisinage des piqûres. La tuméfaction d’abord limitée autour du point atteint par les crochets s’étendit avec rapidité ; à neuf heures on appliqua au-dessus du genou un mouchoir plié en cravate. Cette constriction assez lâche n’empêcha pas l'œdème de gagner la cuisse. Le mal progressant toujours, on envoya chercher M. Patry, médecin à Port-Saint-Père, et ancien interne des hôpitaux de Nantes, auquel nous devons cette observation.