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B. — Morsures de « Pelias berus ».

OBSERVATION XVIII

Morsure de vipère. — Cas de (guérison par le sérum de Calmette.
Dr Marchand, des Montils (Loir-et-Cher.) (Journal de médecine de Bordeaux, 1897, no 36, p. 433.)

Le vendredi 23 juillet, vers onze heures du matin, Jules Rellier, âgé de vingt-six ans, fauchait dans un endroit humide, lorsqu’il fut mordu au talon par une vipère de forte taille (vipera berus). La morsure profonde, était située à la partie externe du pied, à un centimètre en arrière de la malléole, à trois centimètres au-dessus du rebord plantaire ; elle est constituée par deux entailles de la peau, distantes d’un centimètre. Immédiatement après l’accident, le malade quitta son travail, se serra fortement la jambe au tiers inférieur avec son mouchoir, lit saigner la plaie et se rendit chez moi en toute hâte, effectuant ainsi, à cloche-pied, une marche d’un kilomètre environ.

Quand je le vis, vingt minutes à peine s’étaient écoulées depuis l’accident, le faciès était altéré, le pouls rapide. Le malade avait vomi deux fois ; il se plaignait de maux de tête, de défaillance générale et « avait peur, disait-il, de se trouver mal ». Le pied et la jambe étaient douloureux à la pression, une légère tuméfaction se montrait dans la région peri-malléolaire, autour des morsures qui saignaient un peu.

Séance tenante, après un copieux lavage de la plaie avec une solution de permanganate, je fais à la région antéro externe de la partie moyenne de la cuisse une injection de sérum de Calmette de 10 centimètres cubes ; ensuite, j’enveloppe la jambe d’un pansement antiseptique humide jusqu’à la hauteur du genou.

Le malade reprend haleine et courage. Après un quart d’heure de repos, il se rend chez lui, à pied (il demeure à cent mètres de chez moi).

Le soir, je revois mon malade. Il est au lit avec une température