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feste, j’injecte dans le bras gauche un centimètre cube du sérum de Calmette que je viens de recevoir. Le soir, le flanc droit est douloureux ; sensation de brûlures, sans aucune irritation cutanée au point piqué. Même état avec engourdissement égal.

Le 15, la pression seule fait apparaître la douleur ; les mouvements sont encore pénibles, mais l’engourdissement a disparu ; le bras reste en demi-flexion, la main en griffe ; la coloration brune de l’œdème pâlit. Aucun appétit ; pouls à 80, urines et selles normales ; pas d’albumine.

Le 16, l’œdéme rétrocède à partir de l’épaule : plus de godet à la pression sur la région pectorale ; l’œdème est jaune ; le coude peut être mobilisé, douleurs moins pénibles. Le malade demande à manger, s’intéresse à ce qui l’entoure. Autour de la piqûre de sérum de Calmette, éruption de nombreuses petites vésicules rouges, morbilliformes, indolores, s’étendant en ceinture sur une longueur de 20 centimètres.

Le 17, excellent état général ; les phlyctènes brunes de la main et du poignet s’affaissent ; l’œdème continue à diminuer rendant faciles les mouvements du coude et du poignet, mais les doigts restent à moitié fléchis.

Le 20, la main seule est enflée, paume et dos ; l’enfant va très bien, a recouvré tout son appétit et sa gaîté. Pouls à 94 ; les vésicules du flanc gauche ont disparu ; pas d’albumine.

Le 24, tout œdème a disparu ; les mouvements sont devenus normaux, mais la main paraît lourde au petit malade qui pense cependant à se mettre au travail. Il vient me voir le 29 tout à fait rétabli.

OBSERVATION XVII (inédite)

Morsure de « Vipera aspis ». — Sérum de Calmette.
(Due à l’obligeance de M. le professeur Février).

Le 8 mai 1905, le soldat Bidard était de planton au champ de tir de la forêt de Haye, pour interdire aux personnes l’accès des points rendus dangereux par les exercices de tir. Étant un peu fatigué, il voulut s’asseoir sur un tas de feuilles mortes, au bord de la route