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guliers, le malade ne peut digérer que du lait ou des boissons, tous les aliments solides sont rendus quelques instants après leur ingestion dans l’estomac.

Les urines sont normales, très mousseuses, mais ne présentent aucune trace de sucre ni d’albumine.

Le sang examiné est diffluent, présentant un caillot noir s’écrasant facilement sous le doigt. Le sérum est plus abondant et plus coloré ; quant aux globules, ils ne m’ont semblé altérés ni dans leur forme ni dans leur nombre. Les leucocytes n’y sont pas plus nombreux que dans le sang normal.

Éffets consécutifs. — Les symptômes d’adynamie que je viens de signaler disparaissent lentement. Au quinzième jour, le blessé éprouvait encore quelque peine à rester longtemps assis. L’ecchymose du membre supérieur et inférieur droit ainsi que l’œdème diminuent peu à peu, mais comme Baguess était impropre au travail, il partit quinze jours après son accident pour son pays natal où il resta un mois. Comme à Clermont, il ne put s’habituer à manger de la viande rôtie ou non, qu’il rendait à chaque fois. Le lait seul était bien supporté. Enfin trois mois et demi après sa blessure, Baguess était encore dans un état de faiblesse considérable ; il ne pouvait pas encore travailler et souffrait de douleurs gastralgiques assez violentes.

OBSERVATION XII

Morsure de vipère. — Accidents graves. — Emploi du jaborandi. — Guérison.
(Dr Josso. — In Gazette hebdomadaire de médecine et de chirurgie. — Paris, 1882 ; 2 s. XIX, p. 835.)

Le samedi 13 mai 1882, je fus consulté dans la matinée par une fermière d’Orvault, gros bourg situé aux portes de Nantes, dont une servante de ferme avait été piquée par un aspic rouge et dont l’état était des plus alarmants. Je demandai quelques détails et voici ce qui me fut raconté.

La blessée, fille de 23 ans, d’une santé fort délicate, fut placée à la campagne, chez cette fermière, par la commission des