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de vingt minutes avant de trouver une habitation où l’on puisse lui donner quelques soins. Enfin, il entre dans une ferme où se trouve par hasard un médecin qui, au dire du malade, pratique d’abord une incision cruciale à l’endroit de la morsure, y verse de l’ammoniaque, et, par surcroît de précaution, de la teinture d’iode ; ce qui nous explique la coloration brune de l’épiderme aux environs de la plaie. Puis on applique autour du poignet un lien constricteur. Tel est le traitement local. Comme médication générale, on administre au malade un médicament qui le fait vomir pendant trois heures consécutives. Toute cette thérapeutique affaiblit Steiger que l’on ramène chez lui en voiture.

Le 14 août, jour de l’accident, à 11 heures du soir, le malade se sent de la fièvre et appelle le docteur Marchal. Celui-ci fait d’abord enlever le lien que l’on avait serré autour du poignet, constate de l’œdème à la main et l’avant-bras, mais aucun symptôme général spécial, et pour calmer les craintes du malade, il prescrit une potion sudorifique (acétate d’ammoniaque 15 grammes).

Le lendemain, 15 août, M. Marchal et M. Gross, appelé en consultation, constatent que l’œdème de la main s’était étendu à l’avant-bras et au bras. Le malade avait de la fièvre. Prescriptions : Cataplasmes sur la main pour ramollir et enlever les eschares produites par les caustiques appliqués et qui formaient une croûte fermant hermétiquement la plaie. — Compresses d’eau blanche sur tout le bras et l’avant-bras droits. — Diète. — Limonade.

Sur l’avis de M. Gross, le malade entre à l’hôpital Saint-Léon, le 16 août, pour y être traité jusqu’à guérison. On continue le même traitement, cataplasmes et compresses d’eau blanche, limonade et comme Steiger allait déjà mieux, un peu de nourriture. Pendant 24 heures encore, on pouvait craindre la formation d’un abcès ganglionnaire de l’aisselle, vu la rougeur qui persistait dans cette région, mais l’état s’améliora progressivement jusqu’au 29 août, et le malade sortit en voie complète de convalescence. À cette date, il n’existait plus qu’un léger œdème de la main.