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Dans la seconde nuit, le désordre des idées se reproduisit moindre ; même insomnie ; pouls à 40 ; langue sensiblement rétractée. A partir du troisième jour, l’amélioration fit des progrès ; le quatrième jour tout danger avait disparu.

Après une semaine, le malade reprenait ses occupations et ses habitudes

Ce qui m’a paru surtout caractéristique, c’est à la fois et l’extrême ralentissement de la circulation et l’énorme développement de la langue.

OBSERVATION V

Morsure de vipère. — Injection d’ammoniaque dans les veines. — Guérison.
(Dr Boille de Buzançais (Indre). — In Journal de médecine et chirurgie. Paris 1873, XLV, p. 452.)

Le 16 juillet 1874, un homme de 40 ans, vigoureux se rend chez moi, conduit par un de ses camarades. Il liait des gerbes de blé quand il se sentit mordu.

Aussitôt on l’amène à Buzançais, j’ouvre la plaie siégeant à l’index, j’aspire le sang et je cautérise avec un fer rouge.

La tuméfaction ne s’étend pas au-delà du poignet et la peau n’a pas changé de couleur. Cet homme est pâle et trempé de sueur.

Les vomissements se montrent et deviennent incoercibles, la langue se tuméfie, d’où un embarras très marqué de la parole.

Puis toutes les cinq minutes il urine sans qu’il puisse se retenir.

Je le fais conduire immédiatement à l’hôpital où à peine arrivé, il est pris de syncope et d’une violente douleur hypogastrique.

Tous ces symptômes s’étaient déroulés coup sur coup et il ne s’était pas écoulé deux heures depuis l’accident.

Alors je me souvins de M. Oré, et comme lui, j’injectai dans la veine médiane céphalique une solution ammoniacale au 1/10. J’en injectai une première de 68 centigrammes, et dix minutes après une seconde de 18 centigrammes encore.