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phréniques, mais n’exerçant qu’une action faible sur le sang, les vipérines au contraire agissant sur le sang soit en provoquant des coagulations intravasculaires comme la vipère de l’Inde soit en faisant perdre au sang son pouvoir coagulant et en facilitant ainsi les hémorragies comme le serpent à sonnettes américain (Crotalus durissus).

C’est aussi ce qu’exprime Noc (p. 403, ind. bibl. 5) lorsqu’il écrit :

« Alors que les venins des Colubridés tuent par action neurotoxique et paralysie bulbaire, sans provoquer d’autres phénomènes locaux qu’un peu d’œdème au point d’inoculation, les venins de la plupart des vipéridés produisent des désordres violents dans les tissus ; hémorragies en nappe dans tous les points ou a diffusé le venin, apparition plus ou moins étendue d’une eschare suivie d’une véritable digestion des tissus et des pertes de substances considérables. Les venins de Vipéridés possèdent donc une propriété qui les différencie nettement des autres venins ; c’est ce que l’on appelle la propriété hémorragipare. »  

Noc trouve même qu’il existe des relations entre les propriétés de ces différents venins et la place occupée dans la classification par les espèces qui les fournissent et après avoir étudié isolément diverses actions des venins, action de dissolution des globules rouges du sang (pouvoir hémolytique), action coagulante (indépendante de l’hémolyse), action protéolytique, c’est-à-dire désintégration par les venins des substances albuminoïdes dissoutes et action neurotoxique, il arrive aux conclusions suivantes (p. 403, ind. bibl. 3) :

« Sécrétions de nature complexe, les venins de serpents présentent, dans leur constitution, des substances impor-