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ce point de vue, par exemple ceux qui concerneraient des enfants de moins de 12 ans mordus par des vipères aspics ; le pronostic, peu favorable de ces cas ferait ressortir d’autant mieux la valeur du traitement. Il ressort toutefois des quelques observations que nous rapportons, que le sérum antivenimeux reste sans action sur les phénomènes locaux de l'envenimation vipérique. Il n’empêche pas la production de l’œdème, il n’influence pas sa marche. L’observation XVII montre qu’il n’a pas agi sur les phénomènes congestifs et hémorragiques se passant du côté de la peau et des viscères.

Ces imperfections, signalées par Calmette, pourraient cependant être corrigées dans une certaine mesure puisqu’il écrit (1895) (ind. bibl. 1) : « Les sérums antivenimeux que l’on obtient en vaccinant des chevaux ou d’autres animaux avec le venin de cobra possèdent une action nettement antitoxique à l’égard de tous les venins neurotoxiques.

Or tous les venins des Colubridés venimeux et ceux de quelques Vipéridés (Cérastes, vipères péliade et aspics) renferment une neurotoxine plus ou moins active ; la plus toxique est celle du venin de cobra.

Mais à côté de cette neurotoxine (quelques venins de Colubridés {Hoplocephalus et Pseudechis d’Australie, Ancistrodon de l’Amérique du Nord) et tous les venins de Vipéridés renferment une substance (hémorragine de Flexner) qui produit des désordres locaux souvent très intenses caractérisés par un œdème sanguinolent et une digestion rapide des tissus. Cette substance introduite directement dans la circulation coagule le sang et le redissout ensuite. Un chauffage de quelques minutes à 75° suffit à la détruire