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de venin de vipère et de sang de hérisson, parce que ce dernier est à lui seul toxique pour le cobaye à la dose de 2 à 3 cent. cubes injecté dans l’abdomen, déterminant la mort en 15 à 20 heures.

Phisalix tourne la difficulté en chauffant le sang défibriné ou le sérum à 58° pendant un quart d’heure, ce qui enlève à ces liquides la substance toxique sans leur enlever leurs propriétés immunisantes.

« Un cobaye qui a reçu dans l’abdomen 8 centimètres cubes de sérum ainsi préparé, supporte immédiatement l’inoculation dans la cuisse d’une dose deux fois mortelle de venin de vipère : il conserve toute sa vivacité et c’est à peine si, dans quelques cas, sa température s’abaisse passagèrement d’un degré environ. Ajoutons que cette immunisation est de courte durée et disparaît après quelques jours. » (Phisalix et Bertrand, ind. bibl, 5.)

§ 3. — Substances antitoxiques dans le sang de mammifères sensibles au venin de vipère.

Phisalix et Bertrand ont montré expérimentalement l’existence de substances antivenimeuses dans le sang de quelques mammifères sensibles au venin de la vipère (cheval et cobaye). Ils tirent de ces faits des conclusions très intéressantes au point de vue de l’immunité. « Peut-être, écrivent-ils, en est-il de mème dans tout le groupe des mammifères. Chez les oiseaux le sang ne renferme que des quantités inappréciables de substances antivenimeuses. C’est, du moins, ce qui résulte d’une expérience que nous avons faite sur la poule. On comprend que ces substances