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élever la température à 80° pour obtenir des effets à peu près semblables. Si l'on additionne le sérum de 5 à G fois son volume d'alcool à 95°, il se fait un précipité complètement dépourvu de toxicité, tandis que le venin traité de la même manière donne un abondant dépôt de matière très toxique possédant toutes les propriétés du venin entier. Il est donc certain que les principes actifs du sang, quoique possédant une action physiologique très voisine de celle du venin, n’y sont pas combinés sous la même forme chimique que dans le venin. Cela n'a rien d'étonnant si l'on réfléchit que le venin est acide et le sang alcalin. »

Phisalix écrit ailleurs (1904) (ind. bibl. 26): « En ce qui concerne la nature du poison contenu dans le sang de vipère, le fait que ce poison est détruit à 58° ne suffit pas pour affirmer que ce n’est pas du venin en nature et voici pourquoi : Si à une solution de venin ou ajoute du sérum de vipère et qu'on porte le mélange à la température de 58° pendant 15 minutes, on en détruit à coup sûr les propriétés toxiques. On peut donc admettre que le poison du sang dont les propriétés sont identiques à celles du venin, est lui aussi du venin en nature. Mais alors pourquoi n'est-il pas complètement neutralisé par la substance antitoxique si celle-ci préexiste réellement dans le sang ? On peut expliquer cette contradiction apparente de deux manières ; ou bien la quantité d'antitoxine est inférieure à celle du venin, ou bien son action est entravée par celle d’une substance antagoniste.

« Cette dernière hypothèse me parait justifiée par les nouveaux faits que je vais exposer. Il y a deux moyens de rendre le sérum antitoxique : le premier, déjà connu, c’est le chauffage ; le second, c’est la filtration. En effet,