Page:Le venin des vipères françaises.djvu/13

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tripudians (cobra di capello ou serpent à lunettes) de l’Inde, le Naja nigricollis (naja noir ou serpent cracheur) de la Guinée ;

3o Les Solénoglyphes, qui eux aussi présentent des crochets placés en avant des autres dents, mais caractérisés par ce fait que ces crochets sont munis pour l’écoulement du venin, non d’une simple rainure, mais d’un canal entièrement fermé. Ce groupe désigné aussi par certains auteurs sous le nom de Vipéridés, se divise en deux familles, les Vipérinés et les Crotalinés.

C’est dans la famille des Vipérinés que se rangent les deux genres français que nous nous proposons d’étudier dans notre thèse, c’est-à-dire Pelias berus Dum et Bihr. (Vipera berus, Linn.) ou péliade, et Vipera aspis (Linn.) ou vipère aspic. Les auteurs signalent l’existence dans le Dauphiné d’une troisième espèce, la vipère ammodyte (Vipera Ammodytes).

L’inoculation du venin, consécutive à la morsure des serpents venimeux, produit chez les animaux et chez l’homme des accidents toxiques qui peuvent entraîner la mort et la gravité des accidents d’intoxication varie en fonction de différents facteurs. C’est ainsi qu’indépendamment du poids et de la résistance propre de l’animal ou de l’individu mordu, il faut tenir compte de l’espèce à laquelle appartient le serpent mordeur et de la quantité de venin qu’il est susceptible d’inoculer. Les glandes d’un Naja tripudians peuvent renfermer jusqu’à 2 grammes de venin, celle du crotale (Crotalus durissus, serpent à sonnettes) 1 gr. 50. Nos vipères françaises sont loin d’en posséder une pareille quantité. Vipera aspis n’en possède que 15 à 17 centigrammes, Vipera berus 10 centigrammes