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2o Un cobaye de 375 grammes qui a reçu une injection de 3 cmc. de sérum de vipère chauffé à 58° pendant 15 minutes résiste, 24 heures après, à l’injection d’une dose de venin capable de tuer un témoin en six heures, probablement parce que la chaleur qui a détruit les substances toxiques à respecté les principes antitoxiques. (Phisalix et Bertrand, ind. bibl. 6.)

L’immunité de la vipère vis-à-vis de son propre venin, immunité qui d’ailleurs n’est pas absolue, s’explique donc par la présence dans son sang de principes antitoxiques existant à côté de principes toxiques.

Ces derniers ne seraient d’ailleurs pas constitués par du venin en nature.

Calmette écrit (ind. bibl. 4) que le pouvoir toxique du sang des ophidiens venimeux et des anguilles n’est pas dû à la présence du venin en nature dans le sang, parce que le sang chauffé à la température de 68° n’est plus toxique, tandis qu’à cette même température le venin n’est pas modifié (1895).

Phisalix (1897) (ind. bibl. 16) signale la même différence et écrit : « Le sérum de vipère détermine des accidents locaux et généraux très analogues à ceux du venin : œdème hémorragique énorme, abaissement progressif de la température, diminution de la pression sanguine, paralysie du train postérieur qui aboutit au collapsus et à la mort […]

« Cependant les caractères physiques et chimiques des principes actifs de ce sérum sont bien différents de ceux du venin, Pour m’en tenir à la vipère voici ce qui existe : le sérum de vipère chauffé pendant 15 minutes à 58° perd ses propriétés toxiques, tandis que pour le venin il faut