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la vipère des substances antitoxiques capables de neutraliser le venin.

« Une forte dose de venin de vipère (15 mgr. à 20 mgr.) était dissoute dans 2 cm3 d’eau salée et inoculée dans le péritoine ou sous la peau d’une vipère ou d’une couleuvre. Au bout d’un temps variable de 1 heure à 15 heures on sacrifiait le reptile et l’on recherchait, par la méthode physiologique (inoculation au cobaye), si une partie du venin restait dans les tissus, en particulier dans le sang ou dans le foie.

« Or, dans aucune des quinze expériences ainsi faites, il n’a été constaté d'augmentation sensible de la toxicité du sang ou du foie. Et cependant il suffisait que sur les 15 mmgr. ou 20 mgr. de venin injecté, il en restât seulement 0.5 mgr. dans la circulation pour que le sang extrait d'une vipère pût donner la mort à un cobaye. D'autre part, il est facile de vérifier que cette dose de venin introduite sous la peau en a disparu au bout de 2 heures ; l'absorption dans le péritoine est encore plus rapide.

« D'après ces faits, il est naturel de penser que le venin a été détruit ou neutralisé et qu'il existe dans le sang des substances capables d'opérer cette neutralisation. » (Phisalix, ind. bibl. 26.)

Ces expériences confirment l'opinion émise antérieurement (1895) par Phisalix et Bertrand. Ils avaient constaté en effet que :

1o  L'injection de sérum de vipère chauffé à 58° pendant 15 minutes dans le péritoine de plusieurs cobayes ne produit aucun résultat, probablement parce que la chaleur à détruit les substances toxiques.