Page:Le venin des vipères françaises.djvu/127

Cette page n’a pas encore été corrigée

Phisalix a contrôlé cette assertion et en inoculant aux vipères et aux couleuvres des doses progressivement croissantes de venin dissous dans l'eau salée, il a constaté que « pour empoisonner un de ces reptiles il fallait inoculer la dose prodigieuse de 100 à 120 milligrammes, dose qui suffirait à tuer plus de 100 cobayes, d'où il résulte qu'à poids égal la vipère est 5 à 600 fois plus résistante que le cobaye […] »

«  […] Et cependant si au lieu d'introduire le venin dans le péritoine, on le fait pénétrer dans la cavité crânienne, le reptile est beaucoup plus sensible, il faut seule- ment 2 à 4 milligrammes pour déterminer la mort (Phisalix, ind. bibl. 23).

Le sang de la vipère lui-même renferme des produits toxiques et ceux-ci sont, pour une partie du moins, des produits de la sécrétion interne des glandes venimeuses. Si on enlève en effet à une vipère ses glandes à venin, on constate au bout d’une cinquantaine de jours un abaissement dans la toxicité du sang, ce retard dans l'effet consécutif à la cause s’expliquant en partie par la lenteur avec laquelle s'éliminent les principes toxiques du venin, en partie par l'effet d’une suppléance qui atténue peu à peu les effets de l’ablation des glandes {Phisalix et Bertrand, ind. bibl. 2).

La même explication peut être donnée pour la toxicité du sang de la couleuvre, car les produits glycérinés des glandes salivaires de ces animaux, glandes labiales supérieures, ont donné lieu à des phénomènes toxiquque alors que les macérations des autres organes sont restées inoffensives (Phisalix et Bertrand, ind. bibl. 1). À côté des substances toxiques du sang, il existe chez