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§ 3. — Mesure du pouvoir antitoxique du Sérum antivenimeux.

Calmette remarque (ind. bibl. 14) que ni la méthode de Behring, qui consiste à mesurer la quantité de sérum nécessaire pour détruire in vitro la toxicité d’une dose dix fois mortelle de toxine, ni la méthode de Roux qui repose sur là détermination de la quantité de sérum nécessaire pour immuniser un gramme d'animal vivant contre une dose sûrement mortelle de poison ne sauraient s'appliquer à la détermination du pouvoir antitoxique du sérum antivenimeux parce que :

« 1° La sensibilité des divers animaux à l'égard d’un même venin est très variable ;

« 2° La toxicité du venin change avec l’espèce du serpent qui l’a fourni et, pour un même serpent, avec le moment où il a été recueilli ;

« 3° La quantité de sérum antivenimeux à injecter aux animaux pour les immuniser est en raison inverse de leur résistance. »

Pour ces raisons, Calmette propose au mois de juillet 1896, à la commission du « Royal Collège of physicians (L.) and surgeons (E.) », la méthode suivante :

1° Détermination pour un venin quelconque pesé à l’état sec et redissous dans l’eau stérile de la dose sûrement mortelle en 15 à 20 minutes pour le lapin par injections dans la veine marginale de l'oreille (dose très variable suivant l'origine du venin et oscillant entre 0 mgr 5 [Bungarus coeruleus] et 6 milligrammes [vipère de France]).