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les serpents les plus dangereux, tels que Naja tripudians, Bungarus cœruleus, Trimeresurus, Cerastes, Bothrops lanceolatus et crotales de diverses origines.

Le venin recueilli dans des verres de montre qu’on place entre les mâchoires des serpents, en même temps qu’on comprime les glandes venimeuses de chaque côté est desséché dans le vide à basse température. Il présente alors l'aspect de petites écailles jaunes qu'on peut mettre en flacons et conserver longtemps à l’état pulvérulent sans qu’il perde son activité, pourvu qu’il soit maintenu à l'abri de Pair.

« Lorsqu'on veut utiliser ce venin pour vacciner des chevaux en vue de l'obtention du sérum antivenimeux, on commence par préparer des solutions titrées de venin sec et par déterminer exactement la toxicité de ces solutions par kilogramme de lapin par exemple […]

« La solution est généralement titrée à 1 gr de venin sec pour 100 gr. d’eau distillée où d’eau salée physiologique. Quand le venin est bien dissous, à froid, on chauffe la solution au bain marie pendant une demi-heure à 70° centigr. pour séparer l’albumine qui se coagule à cette température et pour détruire les impuretés microbiennes que le venin peut renfermer. On filtre ensuite sur un papier stérilisé, et la solution est prète pour l’usage. On commence par en injecter aux chevaux de très petites doses, correspondant à 1 ou 2 milligr. de venin sec. On attend deux ou trois jours, et on répète l'injection à la même dose. Après quelques jours d'attente et si les animaux ne sont pas trop malades, on injecte une dose un peu plus forte, et ainsi de suite en augmentant chaque fois la quantité de venin injectée.