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de malaise. Si le traitement suit de trop près l’introduction du venin, il n’y a pas d’immunité produite. »

§ 2. — Sérothérapie antivenimeuse.

Non seulement on peut vacciner l’animal contre l’envenimation, mais le sérum de l’animal vacciné jouit de propriétés particulières.

1o  Le sérum des lapins ainsi traités est antitoxique in vitro contre le venin. — « Si l’on mélange, in vitro, 1 milligr. de venin de cobra ou 4 milligrammes de venin de vipère à une petite quantité de sérum immunisé, et qu’on inocule ce mélange à un lapin neuf, celui-ci ne présente, dans la suite, aucun malaise. Il n’est pas nécessaire que le sérum provienne d’un animal vacciné contre un venin de même origine que celui qu’on introduit dans le mélange : le sérum d’un lapin immunisé contre le venin de cobra ou de vipère agit indifféremment sur tous les venins que j’ai expérimentés (Calmette, ind. bibl. 12).

2o  Ce même sérum est préventif contre l’action d’une dose de venin mortelle. — « Injectons dans le péritoine ou sous la peau d’un lapin neuf 3 ou 4 centimètres cubes de sérum d’un lapin immunisé contre une dose vingt fois mortelle de venin, et aussitôt après inoculons dans les muscles de la patte une dose deux fois mortelle de venin pur. L’animal ne sera même pas malade ; et si, après l’injection de sérum préventif, nous attendons vingt-quatre ou quarante-huit heures avant d’introduire le venin, nous constatons encore que celui-ci ne produit aucun effet toxique. Notre lapin est donc immunisé d’emblée par le sérum qu’il a reçu. »