Page:Le venin des vipères françaises.djvu/109

Cette page n’a pas encore été corrigée

et succombent ». Par cette méthode, Calmette est arrivé à faire supporter en deux mois à un lapin la dose de 6 milligrammes de venin injectée d’un seul coup, dose capable de tuer 24 kilogrammes de lapin. Calmette a immunisé ainsi des lapins à l’aide d'un artifice à lui indiqué par M. Roux et qui consiste à insérer à demeure sous la peau petit bâton de craie imprégné de 4 ou 5 milligrammes de venin et entouré de collodion, constituant « dans l'organisme de l'animal une sorte de glande artificielle, d’où le venin diffuse lentement, et d’une manière continue, à travers la couche de collodion formant membrane dialysante ». Ce procédé permet à l’animal de supporter au bout de 1 mois, sans malaise, l’inoculation d’épreuve d’une dose mortelle.

2o  Vaccination à l'aide du venin modifié par la chaleur. — « La méthode d’immunisation par le venin modifié par la chaleur, écrit M. Calmette, est beaucoup plus rapide puisqu'elle permet, en 48 heures, de rendre un cobaye réfractaire à une dose mortelle, mais elle ne permet de vacciner ces animaux que contre une quantité de poison voisine de la dose minima mortelle. »

« En inoculant à des cobayes tous les trois jours, des doses croissantes de venin de vipère chauffé pendant dix minutes à 80°, je n’ai pas obtenu de tolérance au-delà de O mgr 6 pour ce venin chauffé. Chez le lapin, la limite de la tolérance, dans les mêmes conditions, s'élève à 10 milligrammes ; lorsqu'on dépasse cette dose, l'animal maigrit brusquement et meurt en deux ou trois jours.

« L’accoutumance à la toxicité pourtant affaiblie du venin chauffé ne se produit donc pas lorsqu'on renouvelle les injections à des intervalles si rapprochés.