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peut immuniser les animaux contre le venin des serpents, soit au moyen d’injections répétées de doses d’abord faibles, puis progressives de venin, soit au moyen d’injections successives de venin mélangé à des substances chimiques parmi lesquelles je citerai le chlorure d’or ou les hypochlorites de soude ou de chaux…

« Le sérum des animaux ainsi traités est à la fois préventif, antitoxique et thérapeutique exactement comme celui des animaux immunisés contre la diphtérie et le tétanos. Il possède ces propriétés non seulement à l’égard du venin qui a servi à immuniser l’animal dont on l’a retiré, mais même à l’égard de venins d’autres origines. Le sérum de lapin immunisé contre le venin de cobra, par exemple, est antitoxique à l’égard des venins de France, d’Hoplocephalus et de Pseudechis d’Australie.

« Le pouvoir antitoxique à vitro est naturellement très variable suivant la dose de venin contre laquelle l’animal est immunisé. 00 cc. 5 de celui que j’emploie actuellement pour mes essais de thérapeutique est capable de détruire 1 mgr. de venin de cobra, dose mortelle en moins de 12 heures pour 4 kilogr. de lapin. »

Dans un travail publié dans les Annales de l’institut Pasteur (1894) (ind. bibl. 11), Calmette expose 4 procédés d’immunisation des animaux contre l’envenimation.

1o Vaccination par accoutumance. — Ce procédé consiste à injecter à l’animal des doses progressivement croissantes de venin. Cette méthode « réussit à donner une immunité très solide contre des doses considérables de poison, mais elle est lente et d’une application qui demande à être très surveillée. Si on injecte aux animaux des doses croissantes trop rapprochées, ils ne tardent pas à maigrir