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pratiquant des inoculations successives de venin chauffé, puis des doses croissantes de venin virulent, soit en leur injectant du venin virulent mélangé à du permanganate de potasse ou à du chlorure d’or, soit enfin en leur faisant ingérer pendant dix jours consécutifs des doses progressivement croissantes de venin virulent ». Il réussit seulement « à produire, par les inoculations successives de venin chauffé, un état de résistance à des doses mortelles pour les animaux non préparés ; ce n’est point là, dit-il, une immunité même partielle. Il s’agit plutôt d’une sorte de mithridatisme, d’accoutumance à des doses faibles de poison, comparable à celle qui s’acquiert par l'usage prolongé de poisons végétaux comme l'opium, ou minéraux comme l’arsenic ». (Calmette, ind. bibl. 3.)

Le 5 février 1894, dans une note communiquée à l’Académie des sciences, Phisalix et Bertrand (ind, bibl. 5) annoncent que le venin de vipère convenablement chauffé est doué de propriétés vaccinantes. Les conditions de l'expérience sont précisées dans les comptes rendus de la Société de biologie du 10 février (ind. bibl. 9). Ces expérimentateurs ont employé :

1o  Le venin extrait aseptiquement des glandes de la vipère par pression, recueilli sur des verres de montre, tarés et stérilisés, puis desséché dans le vide ;

2o  Une dissolution de ce venin à 4 pour 50,000, dans l’eau salée physiologique, enfermée dans un tube étroit et scellé et immergée pendant cinq minutes dans un bain-marie à température constante ;

3o  Des cobayes, dont ils ont estimé le poids suffisant, cela pour éviter l’action possible d’une trace de toxique,