Page:Le surréalisme en 1929, 1929.djvu/4

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Paris (1922) qui. au lendemain du procès fait à l’art par Dada, devant procéder à « la détermination des directives et à la défense de l’esprit moderne ». s’adressait sans aucun critérium à tous ceux qui voulaient bien se réclamer de cet esprit : qu’il s’agisse, d’un tout autre point de vue. de l’entreprise de regroupement qui. congé pris des négativistes impénitents désireux de s’en tenir à la plus grossière instance d’une sorte de crédo dada, réunit les éléments constitutifs du surréalisme à la veille de la fondation de « la Révolution surréaliste » et de l’ouverture d’un bureau de recherches rue de Grenelle : qu’il s’agisse du contrôle incessant que les éléments en question exercèrent les uns sur les autres, mettant au point, aux dépens des personnes, les idées dont ces personnes se faisaient avec plus de lyrisme que de rigueur les porte-paroles : qu’il s’agisse d’accords passagers qui. autour de textes occasionnels (Un Cadavre, à la mort d’Anatole France. 1924. ou Lettre ouverte à Paul Claudel, igi5) ou à la faveur de manifestations dont la violente bagarre de la Closerie des Lilas (juillet 1929) reste le type, limitèrent et étendirent le recrutement d’un groupe qui en venait à reconnaître la prééminence sur toute autre de l’idée révolutionnaire : qu’il s’agisse du débat issu de ces derniers évènements qui mit en rapport les surréalistes et leurs amis de « Correspondance » avec Marcel Fourrier et le groupe « Clarté ». lui-même récemment reformé après l’expulsion violente de ses derniers barbussistes :

qu’il s’agisse de l’élaboration d’un texte de protestation

contre la guerre du Maroc (La Révolution d’abord et toujours, septembre 19 25) et. à ce propos, de l’entrée en contact de « La Révolution surréaliste » et de « Clarté » avec « Philosophies » (plus tard « L’Esprit ») : qu’il s’agisse de la formation entre les représentants de ces revues et quelques isolés d’un intergroupe qui devait aboutir notamment à la création d’un journal (La Guerre civile/ et qui entraîna de fait la disqualification des membres du groupe « Philosophies » (exception faite pour André Barsalou. Gabriel Beauroy et Pierre Bernard) qui prétendaient poursuivre au delà de la Révolution sociale l’accomplissement d’une révolution philosophique compatible avec l’emploi du mot Dieu : qu’il s’agisse enfin de la réunion dont nous reproduisons plus haut l’ordre du jour, il est probable que nous n’avons pas besoin de dégager nous-mêmes le sens général de semblables démarches. Il apparaîtra toujours assez à ce témoin idéal que les physiciens. par exemple, se plaisent à imaginer pour la clarté de leurs démonstrations.

Toujours est-il qu’au début de 1929. avec peut-être un peu plus d’arrière-pensées que jamais, et certainement avec plus que jamais de froideur expérimentale, ayant relu toutes sortes de procès-verbaux de réunions, toutes sortes de manifestes élaborés à coups de concessions diverses, de lettres d’excuses ou de récriminations, nous avons passé en revue les noms de tant d’hommes qui n’étaient, somme toute, ni très mal situés intellectuellement parlant, ni entièrement dépourvus de moyens d’expression, que nous avons fait quelques réflexions sur le sort de tels individus dont quelques-uns ont gravement failli, si gravement que les voilà au rang des crapules et dont d’autres ne sont peut-être coupables que d’aveuglement ou d’erreur. Il nous a paru intéressant de savoir, de ces derniers eux-mêmes, à que ! point ils se