Page:Le sphinx au foyer Bourotte 1883.djvu/66

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je dépense pour vous le meilleur de ma vie,
Et j’en atteste ici le ciel !
Écoliers paresseux, rien ne vous justifie :
Vous changeriez pour moi les meilleurs vins en fiel.
Eh bien ! continuez de déserter la classe ;
Restez busons, cancres, vauriens ;
Salement croupissez dans l’ignorance crasse !…
Chacun son goût, messieurs, et chacun ses moyens. »


LXXXV

Qui fouille notre vie et notre caractère,
En passe avec rigueur les fautes au tamis ?
Et, portant contre nous l’arrêt le plus austère,
Divulgue les méfaits que nous voudrions taire ?
Ce sont nos amis.

Qui flatte notre orgueil et, chantant nos louanges,
Tourne en bien tout le mal que nous avons commis ?
Qui jouit avec nous de bonheurs sans mélanges
Et prend part à nos deuils avec des larmes d’anges ?
Ce sont nos amis.

Qu’est-il enfin pour nous de meilleur et de pire ?
Qui nous trahit, nous sauve et se croit tout permis ?
Qui nous dicte des lois ou subit notre empire ?
Qui pleure ou ne s’émeut quand notre bail expire ?…
Ce sont nos amis.