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LIII

Aimez-vous la femme-homme ou la femme-cheval
Dévorant au galop montagne, plaine et val,
La cigarette aux lèvres ?
Telle est Marthe Verbout
Dont le paysan dit : « On n’en peut voir le bout ! »
Marthe qui tire au vol et qui force les lièvres !
Du torrent, du fossé, de la haie et du mur
Elle n’a point souci, car, d’un bond toujours sûr,
Elle franchit l’obstacle ;
Mais gare à la culbute et gare à pis encor !
Le drame aura son heure avec sombre décor,
À moins d’un grand miracle.
De Marthe, cependant, le cœur est malheureux :
Nul, recherchant sa main, ne s’offre en mariage !
C’est naturel : devant son viril équipage
Les hommes étonnés la prennent pour l’un d’eux.


LIV

C’est la ville : Je n’ai qu’un horizon de pierre ;
Je marche sur la pierre, on en a mis partout !
Le soleil sur les murs me brûle la paupière ;
Sous mon crâne, je sens ma cervelle qui bout !