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XLIX

C’est Noël : l’orphelin, sous les froides rafales,
Traîne ses pieds meurtris dans la neige des dalles
Et frotte en grelottant ses deux petites mains…
Il passe devant lui de rapides voitures,
Des enfants dédaigneux dans leurs chaudes fourrures
Et souriant d’avance à d’heureux lendemains…
Mais, sous le vent d’hiver, la charité circule,
Espoir des désolés, soleil des sombres jours ;
La désolation devant elle recule…
Orphelin, prends ta part de bonheurs et d’amours.


L

Mon cousin m’a « promis » que toute sa famille :
Ses grands parents, sa femme, et ses fils, et sa fille,
Sans oublier les chiens, me viendra voir un jour !
En vérité, je tremble au bruit de sa visite,
Car cette parenté n’est qu’un clan parasite
Dont je n’ai certes pas souhaité le retour !
Et pourtant il faudra lui faire bonne mine,
Flatter d’avides goûts, varier les menus,
Admirer les marmots, sourire à la gamine
Et dire en grimaçant : « Soyez les bienvenus ! »