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XXXI

« Je veux, entendez-vous ? éclipser ma cousine.
Coiffez-moi pour son bal le mieux que vous pourrez.
Crêpez, nattez, frisez ! appliquez-vous, Rosine ;
Le fer est dans le feu ; les peignes sont tout prêts.
Quoi ! des coquelicots pour mes boucles dorées !
Des blondes, c’est connu, le rouge est l’ennemi.
Ah ! voici du bleu sombre aux corolles givrées…
Bien ! L’azur à mon teint ne sied pas à demi. »


XXXII

Il possède aujourd’hui quelque bien, ce bonhomme,
Et ne s’est point pris mal pour arrondir son champ ;
Dans son verger l’on cueille abricot, poire, pomme
Et sa vigne mûrit sur un coteau penchant.
Mais ces trésors acquis par sa sueur féconde
Ne lui suffisent pas ;
Il marche sûrement vers fortune plus ronde
Jour par jour, pas à pas.
Il suit l’occasion, la saisit, en profite ;
Il reçoit volontiers ce qu’on lui donne ; mais…
Si son bœuf est malade, il le soigne bien vite,
Tandis que, pour sa femme, un médecin ? jamais !