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XIX
Venise la voit naître en un berceau modeste.
Paris, aux premiers rangs, la fait bientôt asseoir ;
Et la cour applaudit son précoce savoir,
Sa verve poétique et sa grâce céleste.
Puis, son ciel radieux se voile avant le soir :
L’époux si cher, Étienne, est frappé de la peste !
Le père aimé, Thomas, est mort ! Il ne lui reste
Que le travail, l’étude et son ferme vouloir !
La misère l’étreint sous le vent de la guerre ;
Le malheur la poursuit.., mais elle n’entend guère
Planant toujours plus haut, le cri sourd de sa faim.
Les accords de son luth charment sa solitude,
Et son suprême effort : Chemin de longue estude,
Couronne l’œuvre entier d’une splendide fin.