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XIII

Étendu tout le jour sur le dos, sur le ventre,
L’indolent lazzarone affamé de sommeil,
Pour chercher le repos, chez lui jamais ne rentre,
S’empare de la rue et dort en plein soleil.
Il n’a point d’yeux brillants ni d’oreilles ouvertes
Pour les tentations du luxe et du confort…..
Mais son bonheur est fait de quelques figues vertes
Et de macaroni que l’on vend sur le port.


XIV

« Jeannette, où vas-tu donc ?… Il ne faut pas, hautaine,
Me marcher sur les pieds sans me dire un seul mot.
— Laisse-moi, laisse-moi ! Je cours à la fontaine
Où m’attend Sylvinette en croquant le marmot.
— Je ne t’arrête plus ; mais du moins, tout à l’heure,
En repassant, fais halte ou je me fâcherai.
Je t’attendrai pour sûr au seuil de ma demeure
Et dans ta cruche pleine aisément je boirai.
— Je comprends….. Pas si bête ! Il te faut des nouvelles
Fraîches de ce matin….. le dessus du tonneau !
Je vais donc à ton gré t’en rapporter de belles
Et te verser d’un coup mes cancans et mon eau. »