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III

Baissez-vous pour la voir, cette mignonne reine,
Mince comme un roseau, grande comme une fleur !
Son palais, d’une ruche à peine a la hauteur.
Une coquille d’œuf lui suffit pour carène.

Ses sujets, nains de corps, mais géants de valeur,
Entourent de respects Sa Majesté sereine ;
Et, pour charmer ses yeux, s’escriment dans l’arène
Comme autant de fourmis par un jour de chaleur.

Mais l’encens au cerveau lui monte… Elle s’admire !
Et la fière Junon, qu’elle ose contredire,
La change… en quel oiseau bêta, le savez-vous ?

En grue ! en sotte grue !… On croit, mesdemoiselles,
Que, parmi vous, plusieurs, vaines autant que belles,
Pourraient bien… Qui le dit ? Bah ! ce sont les jaloux !