Page:Le sphinx au foyer Bourotte 1883.djvu/23

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


IX

Pourquoi tant de soupirs poussés vers l’opulence ?
L’or ne vaut pas l’effort qu’on fait pour le gagner.
Pourquoi tant de désirs de gloire et de puissance ?
L’homme est un nain sans force… À Dieu seul de régner.
Pourquoi tant de vains soins à prolonger sa vie ?
Un jour bien employé vaut mieux qu’un long repos…
La terre est un exil où l’âme est asservie…
La patrie est ailleurs….. ailleurs sont les drapeaux.


X

« A-t-elle grosse dot, cette aimable Rosine ?
— Cent mille francs. — C’est beau. — Des vertus, des aïeux,
La grâce et… — Connaît-on la dot de sa cousine ?
— Sa cousine, pour sûr, a le double. — C’est mieux !
— Mais, pour ne pas mentir, elle a, je le confesse,
Plus d’un travers qui blesse.
Elle vient de subir une opération
Pour un fâcheux défaut de conformation ;
Et sa franche laideur… — Ce point-ci me rassure,
Loin de m’effaroucher….. une fraîche figure
Au supplice mettrait mon naturel jaloux.
La cousine….. et la dot, j’en veux être l’époux. »