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En mes flancs sommeillent des laves
Sous le sombre basalte esclaves
Et que l’on n’ouït plus gronder…
Le Cantal de loin me salue ;
J’ai les amples monts Dôme en vue
Et des lacs nombreux à sonder.
Mais si les fleurs font ma parure
Et les rocs vifs mon ceinturon,
Plus grande encor que la Nature,
La croix est mon divin fleuron.


XVI

Jadis, parmi les places fortes,
L’ennemi sut me rencontrer.
Aujourd’hui, je n’ai plus de portes
Pour que l’on puisse mieux entrer.
De tous les coins du vaste monde,
La foule à mes sources abonde :
Je suis Babel six mois durant.
Enfin, je flatte, sans pareille,
L’odorat, l’œil, le goût, l’oreille
De toute classe et de tout rang !
La marquise tant applaudie
Vantait mon multiple pouvoir :
Spleen, avarice, maladie,
Je guéris tout ! venez-y voir.