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VII

Grêle de port, mignon de taille,
J’ai feuille mince et pâle fleur ;
Et le domaine qu’on me taille
Tient dans un pot d’humble couleur.
Au printemps on me voit paraître
À quelque modeste fenêtre
De prolétaire, d’ouvrier ;
Je suis le luxe de sa fille
Et le jardin de la famille
Et le seul parfum du foyer.
Je symbolise, c’est ma gloire,
La pauvreté, Dieu s’en éprit !
Et l’Évangile, on peut l’en croire,
Dit : Heureux les pauvres d’esprit !


VIII

Je suis le frère du grand chêne.
Noble est mon port, large est mon front.
En vain l’ouragan se déchaine :
Il n’ébranle pas mon vieux tronc !
Je règne au sein de la futaie ;
Et, de mes vastes bras, j’étaie