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raient plusieurs de nos camarades, dont quelques-uns s’en ressentirent toute leur vie. Cette vie agréable dura plusieurs années et ne se termina que par mon exil. »

Une autre histoire du comte nous amusa beaucoup. À dix-sept ans le comte fut admis dans la garde royale, où tous les soldats étaient nobles et avaient le rang de sous-lieutenant dans l’armée. Il eut alors plusieurs intrigues et prit le pucelage d’une ravissante jeune fille, qui faisait ses études pour monter sur le théâtre comme danseuse d’opéra, métier pour lequel elle paraissait avoir beaucoup de capacités ; elle le prouva du reste plus tard en ayant un très grand succès. Elle était folle de notre ami et lui était soi-disant fidèle quoiqu’elle fût excessivement lubrique, ce qui n’avait rien d’étonnant avec un pareil professeur. Sa fuite et son exil les séparèrent.

Quelques années plus tard, il rencontra, se promenant dans Regent Park, une femme superbe, magnifiquement développée et luxueusement habillée. Il ne la connaissait pas, mais la regardait avec des yeux avides de la posséder, quand subitement elle s’empara de son bras et s’écria dans un patois du Piémont : « Ces tu si, Buzaron ? » (Est-ce bien toi, Buzaron ?) Ce dernier mot est un terme d’affection charnelle, mais littéralement veut dire « grand enculeur ».

Leur intrigue devint des plus grandes ; elle était maintenant première danseuse, une véritable étoile très bien payée.