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un peu hagard. Comme on peut le supposer, nous fûmes tous aussi attentifs que possible. Il y eut une chose qui fit énormément plaisir à miss Frankland. Quand Elise vint à son tour pour réciter sa leçon, elle entoura soudainement de ses bras le cou de miss Frankland et lui murmura en laissant couler ses larmes sur ses joues :

— Je vous en prie, chère miss Frankland, pardonnez-moi et laissez-moi vous embrasser, car je vous aime bien tendrement.

Il y eut dans les yeux de miss Frankland un éclair de plaisir. Elle entoura de ses bras la taille d’Elise et lui donna sur les lèvres un long baiser d’amour, si long que je croyais qu’il ne finirait pas. Nous remarquâmes que miss Frankland devint toute rouge. À la fin, elle renvoya Elise, lui disant qu’elle était une aimable et chère petite fille qu’elle ne pouvait s’empêcher d’aimer beaucoup.

— Allez vous asseoir, vous êtes trop agitée, mon enfant, pour réciter votre leçon maintenant, envoyez-moi Marie.

Elise revint donc à sa place, mais je ne pus m’empêcher de remarquer dans sa con-