Page:Le roman de la femme chrétienne.pdf/6

Cette page n’a pas encore été corrigée
2
PRÉFACE

aucun sourire de la fortune, cette cause vous a tenté : C’est le fait d’une raison profonde et d’un grand cœur.

Il y a trois ans, j’ai fait appel à tous ceux, hommes et femmes , qui voulaient ce que vous demandez aujourd’hui : L’intégralité du droit de la femme. A force de volonté et de persévérance, j’ai réussi à constituer la Société : Le droit des Femmes , dont l’objectif est : L’égalité absolue des deux sexes devant les lois civiles pénales, politiques, les usages sociaux et les faits éco­nomiques. Cette Société a pu être représentée au Congrès de Marseille ; là, en son nom, j’ai dit qu’avant d’essayer d’appliquer les droits de l’homme, on devait signer les tables des droits de la femme.

Je serai heureuse si, par les efforts de toute ma vie, je puis fa ire avancer de quelques années l’heure marquée à l’horloge du progrès pour l’émancipation de la femme, je devrais dire pour l’émancipation de l’humanité, car l’homme ne peut séparer son sort de celui de sa mère, de sa femme, de sa fille ; l’homme ne peut faire que la femme esclave puisse transmettre avec la vie le sentiment de la liberté. La femme, la mère n’étant pas citoyenne, l’homme né d’elle n’est qu’un mélange de serve et d’affranchi, c’est un ci­toyen bâtard .

On dit les femmes sont esclaves parce qu’elles vont à l’église : Les femmes vont à l’église parce qu’on ne leur laisse pas la liberté d’opter entre la vie civique et la vie mystique ; mais on fermera pour toujours les portes des églises, le jour on l'on ouvrira aux femmes les portes des réunions électorales. Qu’on leur donne donc, au plus tôt, la carte d’électeur, ce passe-par-