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LE ROMAN DE FAUVEL

400 Et ce que Diex a fet bestorne.
Or te vuil monstreir la maniere
Com’ il met ce devant deriere.

Or entent, tu qui Fauvel torches :
404 Diex fist au premier .ij. grans torches,
Plaines de mout très grant lumière,
Mès c’est par diverse manière.
L’une a non soleil, l’autre lune ;
408 Clarté de jour nous donne l’une :
C’est le solail qui luist de jour,
La lune de nuit sans séjour.
Mès le solail, se Diex m’ament,(Fol. 5)
412 Est trop plus haut eu firmament
Que n’est la lune, c’est sans doute,
Ne elle n’a de clartei goute
Que le solail ne li envoie.
416 Mès Fauvel, qui trestout desvoie,
A tant fait que cest luminare
Est tout berstornei au contraire.
Mout est beste de grant emprise :
420 La lune a sus le solail mise,
Si que le solail n’a lumière
Fors de la lune et au derriere.
Grant eclipse pues ci trouver ;
424 Ce que j’é dit te vuil prouveir.
Li sage fondé sus reson
Font semblable compareson
Au solail du ciel de prestrise,
428 Et a la lune au dessous mise
Comparent temporel empire ;
La cause de ce te vuil dire.
Diex, qui sus tous est sire et mestre,

408 EF jourz — 410 A nuis — 422 A a d. — 426 E semblabe — 428 au manque dans les autres mss. sauf A.