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voyages, il faisait, disait-il, de ses peines passées le divertissement des heures présentes. C’est au milieu de ces paisibles travaux et dans la méditation assidue des livres d’Épicure, qu’avec un peu de surprise et quelque chagrin il vit venir la vieillesse. En sa soixante-deuxième année, tourmenté d’un rhume assez incommode, il alla prendre les eaux de Baies. Ce rivage, jadis cher aux alcyons, était alors fréquenté par les Romains riches et avides de plaisirs. Depuis une semaine, Lamia vivait seul et sans ami dans leur foule brillante, quand, un jour, après dîner, se sentant dispos, il lui prit fantaisie de gravir les collines qui, couvertes de pampres comme des bacchantes, regardent les flots.

Ayant atteint le sommet, il s’assit au bord d’un sentier, sous un térébinthe, et

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