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Me  Labori. — 0Permettez, vous dites cela ; mais je dis que je veux la poser.

M. le Président. — Eh bien ! je dis que non, et c’est une affaire entendue ! Le Président doit écarter du débat tout ce qui peut allonger les débats sans aucune utilité ; c’est mon droit de le faire.

Me  Labori. — Vous ne connaissez pas la question : vous ne savez pas quelle est la question ?

M. le Président. — Je sais parfaitement ce que vous allez demander.

Me  Labori. — Eh bien ! je dépose des conclusions pour avoir un arrêt de la Cour sur ce point.

M. le Président. — Toutes les conclusions que vous voudrez

Me  Labori. — Si vous croyez que cela va raccourcir les débats, vous vous trompez.

M. le Président. — Eh bien ! nous statuerons sur les conclusions pendant la suspension d audience.

(A l’huissier audiencier.) Un autre témoin.

(M. Auguste Molinier se présente à la barre et prête serment.)

M. le Président, au greffier. — Le témoin est-il cité régulièrement.

M. le greffier. — Oui, monsieur le Président.

M. le Président. — Quelle est la question, maître Labori ?

Me  Labori — Je vous demande pardon, je rédige des conclusions, et je considère qu’il est absolument indispensable que la déposition de M. Paul Meyer et les incidents qu’elle comporte comme discussion soient finis avant la déposition du nouveau témoin.

Je n’ai besoin que de deux minutes ; je demande respectueusement que vous me les accordiez et j’interrogerai ensuite le témoin.

M. le Président. — Mais le témoin vient de prêter serment : ii faut absolument qu’on l’interroge maintenant.

Me  Clémenceau. — C’est une question de deux minutes

M. le Président. - Mais posez votre question dès maintenant ; c’est inutile de perdre notre temps.

Me  Labori. — Je crois que l’audition de MM. Couard. Belhomme et Varinard est indispensable à la manifestation de la vérité et je tiens à ce que le refus de l’ordonner soit constaté avant que ie témoin dépose : je considère cela comme indispensable au point de vue de la défense.

(M. le Président feuillette le Code d’instruction criminelle.)

M. le Président, à M. A. Molinier. — Monsieur, voulez-vous vous retirer, s’il vous plaît.

(A l’huissier audiencier.) Voulez-vous faire retirer le témoin, s’il vous plaît.

(Me  Labori rédige ses conclusions.)