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Me Labori. — ... Je serais heureux que M. Meyer nous dise ce qu’il pense des procédés de l’Ecole des Chartes pour ce qui concerne les écritures.

M. P. Meyer. Ce n’est pas gentil de là part de Couard d’avoir dit cela !

Mon Dieu ! il peut bien avoir raison. Vous comprenez qu'il ne m’appartient pas à moi, qui suis professeur dans cet établissement depuis 1869 et qui le dirige depuis 1882, de vanter ce que nous taisons. M. Couard a peut-être ses raisons pour parler comme il a fait.

Seulement ! je dis que la question de l’identité de l’écriture du bordereau et de celle de M. Esterhazy se présente dans des conditions d’une telle simplicité, d’une telle évidence, qu'il suffit d’avoir l’habitude de l’observation, l’habitude de la critique pour arriver à la conclusion que j’ai formulée, sauf réserve.

M. le Président, à Me Labori. — Encore une question ?

Me Labori. — Oui, monsieur le Président, je suis obligé de m’excuser d’en poser, mais je les pose tout de même.

M.Paul Meyer nous a bien dit, si j’ai compris, que toutes les hypothèses auxquelles il s’était livré pour arriver a comprendre que, tout en étant de l'écriture d'Esterhazy le bordereau ne fût pas de sa main, lui avaient paru impossibles ? Ai-je bien compris ?

M. P. Meyer. — Parfaitement.

Me Labori. — Alors, il n’en voit aucune qui puisse être une certitude et qui puisse expliquer cette contradiction ?

M. P. Meyer — Je n’en vois aucune ; mais les experts du second procès ont peut-être trouvé quelque chose qui m’a échappé.

INCIDENT
Refus par M. le Président de poser une question aux experts
MM. Couard, Belhomme et Varinard.

Me Labori. — Je vous demande pardon, monsieur le Président, d’intervenir, mais il serait intéressant d'entendre MM. Couard, Belhomme et Varinard.

M. le Président. — Non, non ; j’ai dit...

Me Labori. — Mais j’ai une question a poser.

M. le Président. — Vous ne la poserez pas.

Me Labori. — J’insiste, monsieur le Président.

M. le Président. — Je vous dis que vous ne la poserez pas.

Me Labori. — Oh ! monsieur le Président ! il est intéressant..

M. le Président. — C’est inutile de crier si fort

Me Labori. — Je crie parce que j’ai besoin de me faire entendre.

M. le Président. — La questionne sera pas posée.