Page:Le proces Zola devant la cour d assises de la Seine et la cour de cassation, Paris Bureaux du Siècle etc , 1898, Tome 1.djvu/499

Cette page n’a pas encore été corrigée

tificatives, et dans lesquels je ne serais pas aise de me voir imprimé.

Me  Labori. — M. Meyer aurait-il la bonté de nous dire quelles conclusions résultent pour lui de l’examen auquel il s’est livré sur le bordereau ? s’il pense que ce bordereau est ou peut être de l'écriture du commandant Esterhazy ou d’un autre ? D'une manière générale, veut-il nous dire l’ensemble des conclusions que son étude l’a amené à formuler ?

M. le Président. — M. Meyer n’a pas vu l'original !

M. P. Meyer. — Je m’expliquerai là-dessus.

Me  Labori. — Peut-être M. Meyer et M. le Président me permettront-ils de dire encore un mot au jury au point de vue des fac-similés du bordereau, sur lesquels nous allons nous expliquer... Ceci est d’un ordre technique, c’est une question de lait. Je vous demande, monsieur le Président, la permission de fournir une explication à MM. les jurés.

Il a paru un nombre considérable de fac-similés du bordereau. Il y en a un certain nombre qui sont moins bons que les autres ; J’en ai précisément sous la main de diverses sortes. Ce qu’il faut que vous sachiez — vous l’avez déjà compris au travers des dépositions faites, mais je crois utile de le préciser — c'est que le point de départ de toutes les expertises et de la conviction de beaucoup d’hommes, en ce qui concerne l’attribution de l’écriture c’est le fac-similé publié dans le journal le Matin du 10 novembre 1896. A cette date, paraissait en effet dans le Matin un fac-similé du bordereau,

Ce fac-similé est remarquable entre tous par sa netteté, pour des raisons diverses que M. Meyer et les autres experts vous expliqueront mieux que moi, mais notamment pour cette raison que c’était le premier tirage, la première reproduction qui était faite. Les autres reproductions distribuées sont des reproductions prises sur le fac-similé du Matin, et au fur à mesure qu’on reproduisait à nouveau, la perfection de la reproduction diminuait ; vous avez entendu hier M. Teyssonnières lui-même reconnaître que le fac-similé du Matin était en somme aussi parfait que possible. Je l’ai là, je vais demander à MM. les jurés d’être assez bons pour le regarder, après M. le Président et après M. l’Avocat général, et de le comparer avec les deux autres fac-similés que j’ai également ici, qui sont moins bons, mais qui sont encore, vous le remarquerez, sensiblement exacts ; car si, au point vue de la netteté des déliés ou de la précision de certains traits ou de certains points, ces fac-similés sont moins bons que le premier qui est collé sur carton et que je vous signale, il n en est pas moins vrai que le mouvement de l’écriture est, dans tous, identique, et qu’en définitive, s’il y a des empâtements dans certains fac-similés, ils se reproduisent partout dune manière semblable ; si vous comparez les deux spécimens, vous en voyez un apparaître avec une netteté particulière, mais les autres n’ont pas du tout l’apparence de faux.

Ces derniers fac-similés sont extraits d’une brochure publiée