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7o M. Chevanier, marchand de vins, rue Monge, 3 ;

8o M. Nigon, mégissier, rue de Valence, 9 ;

9o M. Fouquet, grainetier, rue de Javel, 90 ;

10o M. Bouvier, rentier, rue du Pont, 17, à Joinville-le-Pont ;

11o M. Huet, maraîcher, rue Saint-Denis, 37, à Bobigny ;

12o M. Bruno, marchand de nouveautés, rue Carnot, 59, à Stains.

Jurés suppléants :

1o M. Jourde, commerçant, rue Vitruve, 85 ;

2o M. Boucreux, boucher, rue de Bezons, 4, à Courbevoie.

M le Président à M. Perrenx. — Vous avez déjà donné vos nom et prénoms ; vous vous appelez Alexandre Perrenx, employé, quarante-quatre ans, gérant du journal l’Aurore ; vous demeurez 240, place des Pyrénées ?

M. Perrenx. — Oui, Monsieur.

M. le Président à M. Émile Zola. - Vous avez également déjà donné vos nom et prénoms ; vous vous appelez Émile Zola, homme de lettres, cinquante-huit ans ; vous demeurez, 21 bis, rue de Bruxelles ?

M. Émile Zola. — Oui, Monsieur.

M le Président. — Je rappelle aux défenseurs les dispositions de l’article 311 du Code d’instruction criminelle. Messieurs les jurés, veuillez vous lever, la Cour va recevoir votre serment.

(MM. les jurés prêtent le serment.)

M. le Président. — Messieurs Perrenx et Zola, soyez attentifs à ce que vous allez entendre. M. le greffier va donner lecture de la plainte de M. le Ministre de la guerre et de la citation qui vous a été délivrée.

M. le Greffier donne lecture de la lettre suivante :

Paris, le 18 janvier 1898.
Monsieur le Ministre et cher Collègue,

J’ai pris connaissance de l’article signé de M. Zola et publié dans le numéro du journal l’Aurore en date du jeudi 13 janvier 1898. Cet article renferme une série d’injures et de diffamations dirigées contre deux Ministres de la guerre, les bureaux de la guerre, des officiers généraux et des officiers de tous grades de l’armée placés sous leurs ordres

Chefs et subordonnés sont au-dessus de pareils outrages et l’opinion du Parlement, du pays et de l’armée les a mis déjà en dehors de toute atteinte.

Si le Ministre de la guerre ne croit pas devoir porter plainte pour les personnes ci-dessus rappelées, non plus que pour le jugement de 1894 dont l’autorité doit rester entière, nous ne saurions admettre que la justice militaire soit suspectée dans son indépendance et accusée d’avoir rendu PAR ORDRE, le Il janvier courant, une sentence