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noms, professions et demeures des témoins par lesquels il entend faire sa preuve, le tout à peine d’être déchu du droit à faire la preuve. »

Or le 26 janvier dernier, expirait le délai de cinq jours accordé à M. Zola et au gérant de l’Aurore pour les notifications légales.

À cinq heures du soir, M. Émile Zola et le gérant de l’Aurore faisaient signifier à M. l’avocat général Vignon, représentant M. le procureur général Bertrand, malade, une nouvelle et dernière notification ainsi conçue :

L’an mil huit cent quatre-vingt-dix-huit, le vingt-cinq janvier, à cinq heures du soir ;

À la requête de :

1o  M. A. Perrenx, gérant du journal l’Aurore, demeurant à Paris ;

2o  M. Émile Zola, homme de lettres, demeurant à Paris, rue de Bruxelles, no 21 bis.

J’ai, Florimond-Albert Baitry, huissier audiencier près le tribunal civil de la Seine,

Signifié à M. le Procureur général près la Cour d’appel de Paris, au domicile par lui élu, en son parquet, au Palais de justice, à Paris, où étant et parlant à M. Vignon, substitut de M. le Procureur général.

Premièrement, qu’indépendamment des pièces énumérées dans un exploit de mon ministère fait à mêmes requêtes que dessus à M. le Procureur général, en date d’hier, lesdits requérants entendent se servir des pièces suivantes, savoir :

1o  Une photographie (extrait agrandi du bordereau produit au Conseil de guerre dans l’affaire Dreyfus) ;

2o  Une photographie (extrait agrandi d’une lettre de M. Esterhazy commençant par les mots : « Je ne puis… » ) ;

3o  Les photographies d’une lettre de M. Esterhazy commençant par les mots : « Mon bon ami, tout d’abord… »

Lesquelles pièces ont été timbrées et enregistrées à Paris ;

4o  Trois numéros du journal l’Aurore portant les dates des 23, 24, 25 janvier 1898 ;

5o  Trois numéros du Siècle portant les dates des 23, 24 et 25 janvier 1898.

Lesquelles pièces timbrées et enregistrées ;

Deuxièmement, qu’indépendamment des témoins énumérés en l’exploit susénoncé lesquels seront cités tant pour établir la preuve des faits articulés par les requérants qu’au point de vue de la moralité et pour établir leur bonne foi, mesdits requérants feront également entendre aux mêmes fins les témoins ci-après, savoir :

1o  M. le docteur Gibert, membre correspondant de l’Académie de médecine, demeurant au Havre, rue de Léry, no 41 ;

2o  Mme Chapelon, demeurant à Paris, rue de Berne, no 29 ;

3o  M. de Castro, demeurant à Paris, Avenue de la Grande-Armée, no 22 ;

4o  M. Thys, directeur de l’agence P du Crédit lyonnais, demeurant à Paris, rue de Clichy, no 16 ;

5o  M. Danelle-Bernardin fils, demeurant à Paris, rue Soufflot, no 22 ;

6o  M. Roudil, officier de paix, chef du service des voitures à la préfecture de la Seine ;

7o  M. Lamare, gardien du service pénitentiaire colonial, actuellement en congé et en résidence à Paris, au ministère des colonies ;