Dreyfus en 1894, il a eu connaissance d’une pièce secrète communiquée en dehors de la défense ?
M. le Président. — La question ne sera pas posée.
Me Labori. — M. Echemann était un des juges de l’ex-capitaine Dreyfus ; voulez-vous bien lui demander si, comme tel, il a eu connaissance, qu’en dehors de la défense, une pièce secrète ait été communiquée au Conseil de guerre ?
M. le Président. — La question ne sera pas posée.
Me Labori. — Je serais reconnaissant à M. le Président de vouloir bien demander à M. le commandant Patron si, comme juge du premier Conseil de guerre qui a jugé le capitaine Dreyfus, il a eu connaissance qu’une pièce ait été communiquée en dehors de la défense ?
M. le Président. — La question ne sera pas posée.
MM. Gallet et Roche ne répondent pas.
Me Labori. — Nous renonçons à leur témoignage.
M. le Président. — Voulez-vous prendre note, monsieur le greffier, que l’on renonce à ces dépositions.
A l'Huissier-audiencier. — Faites venir M. le commandant Ravary.
Me Labori. — Voici, monsieur le Président, ce que je lis dans le rapport de M. le commandant Ravary, qui a été publiquement lu à l’audience du Conseil de guerre dans l’affaire Esterhazy :
Un soir que le lieutenant-colonel Henry, de retour à Paris, était entré brusquement chez M. Picquart, il aperçut M. Leblois, avocat, dont le colonel recevait de fréquentes et longues visites, assis auprès du bureau et compulsant avec lui le dossier secret.
M. Zola. — Mais, tout à l’heure, M. le colonel Henry a dit que ce n’était pas le dossier secret.