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une maladie qui a pris M. le lieutenant-colonel Henry en mission.

M. le général Gonse. — Le médecin qui le soigne a donné un certificat.

M. le Président. — En effet, voici ce certificat :

«... Le lieutenant-colonel Henry aurait dû garder la chambre... »

Me Labori. — Je ne veux pas mettre en doute la parole de M. le colonel Henry ; si j’avais à le faire, je le ferais, parce que si nous devons le respect à tous ceux qui viennent ici, devant la justice, ce n’est que dans la mesure où ils le méritent, — et c’est dans cette mesure que nous le leur rendons.

Je ne discute donc pas la question de maladie de M. le colonel Henry, puisque, d’ailleurs, il apporte à la Cour un certificat de médecin ; la question n’est pas là.

Je dis qu’il est possible que la confrontation entre MM. les colonels Henry et Picquart soit nécessaire, et je dis que M. Henry peut bien se retirer, mais qu’au point de vue, non pas seulement de l’intérêt de la défense de M. Emile Zola, mais de l’intérêt de M. le colonel Henry et du maintien de ses affirmations, je ne puis consentir à ce qu’il se retire que sous la réserve que, si la déposition de M. le colonel Picquart rend sa présence nécessaire, M. le colonel Henry sera obligé de revenir.

M. le Président. — Comme l’affaire est loin d’être terminée, si la présence de M. Henry est nécessaire, on le fera revenir ; mais il est inutile de l’obliger à rester à l’audience d’aujourd’hui. Par conséquent, monsieur le colonel Henry, si demain ou après demain votre état de santé vous le permet, vous aurez l'obligeance de revenir.

L’audience est suspendue.

l'audience est reprise à 2 h. 45.

ARRÊT
sur les conclusions relatives à la demande de
commission de trois médecins pour examiner
l’état de santé de Mme de Boulancy.

M. le Président :

La Cour,

Après en avoir délibéré sans le concours de M. le conseiller Lévrier ;

Statuant sur les conclusions prises par Zola et Perrenx ;

Considérant que, sur la demande de la défense, le docteur Socquet a été commis par la Cour pour examiner l’état de santé de la dame de