Page:Le proces Zola devant la cour d assises de la Seine et la cour de cassation, Paris Bureaux du Siècle etc , 1898, Tome 1.djvu/217

Cette page n’a pas encore été corrigée
DÉPOSITION
DE M. LE CAPITAINE DE COMMINGES

(Le témoin prête serment.)

M. le Président. — Maître Labori, quelle est la question ?

Me Labori. — Monsieur le Président, l’incident qui vient de se produire m’oblige à vous demander la permission de donner un mot d’explications à M. le capitaine de Comminges avant de poser la question que j’ai à lui adresser.

M. le colonel du Paty de Clam, avant de déposer, a protesté, monsieur le capitaine de Comminges, contre ce qu’il appelait des attaques faites à une honorable famille, à une jeune fille de cette famille. J’ai expliqué que personne de cette honorable famille, qui est la vôtre, n’avait été attaqué ; qu’on n’avait prononcé qu’un nom, celui de Mlle Blanche de Comminges, qui n’a jamais été, à aucun moment, dans l’esprit de personne, soupçonnée de jouer en quoi que ce soit, dans aucun des faits relatifs ou connexes aux affaires qui nous occupent, un rôle susceptible d’être attaqué ou suspecté.

M. le colonel du Paty de Clam a rendu hommage à ma déclaration et il a reconnu avec moi que les interprétations données par certains journaux à mes paroles étaient inexactes.

Cela dit, j’ai interrogé M. le colonel du Paty de Clam sur la question de savoir s’il avait connu la famille de Comminges. Sa première réponse a été pour dire que c’était là une question d’intérêt privé à laquelle il ne répondrait pas, et M. le Président a considéré que cette réponse était satisfaisante.

J’ai protesté. Et comme M. le colonel du Paty de Clam n’a pas déposé. — car à la suite de cette réponse, qui indiquait que je n’aurais de certains témoins, dans cette affaire, que des réponses qui ne pourraient, étant incomplètes, qu’augmenter les ténèbres et compliquer les difficultés qu’ont les hommes de bonne foi à faire la lumière ! — j’ai renoncé à l’interroger davantage.

Dans ces conditions, monsieur le capitaine de Comminges, en ce qui me concerne, je me garderai de vous poser aucune question. Si vous avez quelques explications à fournir au jury, je vous laisserai le soin de les fournir spontanément. Quant a moi, j’aurai l’honneur de ne rien vous demander.

M. le Président. — Avez-vous quelque chose à dire à MM. les jurés ?

M. le capitaine de Comminges. — Je n’ai rien a dire, monsieur le Président.

M. le Président. — Maître Clémenceau, avez-vous des questions ?

Me Clémenceau. — Non, monsieur le Président.