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naux des comptes rendus inexacts de cette audience : ils le sont pour la plupart ; et c’est pourquoi, si le témoin n’avait pas pris la parole à ce sujet, j’aurais le premier demandé la permission de préciser un point complètement dénaturé. Au surplus, quant aux injures à mon endroit, en ce qui me concerne, je n’en tiens pas compte.

Je n’ai parlé ici que d’une seule femme : Mlle Blanche de Comminges

Toute la presse a paru penser que j’insinuais, ou que je voulais dire qu’il y avait eu, entre Mlle de Comminges et M. le colonel du Paty de Clam, des relations privées qui pouvaient être, à un point de vue quelconque, susceptibles d’interprétations fâcheuses. Rien n’a jamais pu, dans cet ordre d’idées, être dans ma pensée.

Mlle Blanche de Comminges est une jeune fille de cinquante cinq ans ; elle est l’amie de M. le colonel Picquart, son nom a été employé dans les télégrammes que M. le colonel Picquart considère comme faux et à l’égard desquels il a déposé une plainte.

Mlle Blanche de Comminges, si je ne me trompe, a été également en relations avec M. le colonel du Paty de Clam, et, par conséquent, le témoin pourra donner son assentiment aux détails que je donne en ce moment.

Les autres personnes de la famille du Paty de Clam dont il peut être question, je n’ai même pas prononcé leurs noms, et il est bien inutile de dire qu’elles n’ont rien à faire dans ce procès.

Seulement, comme je tiens absolument à ce que M. du Paty de Clam apporte ce qu’il a à dire, à ce que les questions que j’ai à poser sur la famille de Comminges et sur Mlle Blanche de Comminges et qui peuvent se trouver en rapport avec l’affaire Esterhazy soient posées et qu’il y réponde...

M. le Président. — Eh bien ! quelles sont les questions ?

Me Labori. — Tout d’abord, j’ai à faire une première observation, c’est que j’avais à interroger très longuement M. du Paty de Clam sur l’information judiciaire dans laquelle il a joué un rôle dans l’affaire Dreyfus . Mais je tiens à indiquer que je renonce en ce moment à une quinzaine de questions : c’est montrer à la Cour que, après avoir pris, au point de vue juridique, toutes les précautions que je croyais utiles à notre défense dans cette affaire, je suis aussi préoccupé que quiconque de ne pas alourdir le débat.

Cela dit, j’aborde les différentes questions. Tout d’abord, M. du Paty de Clam a-t-il connu M. de Comminges père ?

M. le Président. — Vous entendez la question.

M. le colonel du Paty de Clam. — Oui, monsieur le Président.

Me Labori. — A-t-il eu une correspondance avec une ou deux personnes de sa famille ? M. le colonel du Paty de Clam. — C’est ici, monsieur le Président, que je demande à me taire. Je ne puis rien révéler ;