Page:Le proces Zola devant la cour d assises de la Seine et la cour de cassation, Paris Bureaux du Siècle etc , 1898, Tome 1.djvu/213

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Dans ces conditions, — il n’y a dans ma pensée aucun doute sur les capacités médicales de M. le docteur Socquet, — mais, comme il s’agit surtout là d’une impression générale, je supplie la Cour, en lui répétant que ce témoignage a la plus grande importance, en lui répétant que nous insistons tous dans ce sens, parce que nous estimons que MM. les jurés doivent être éclairés sur ce point, je demande à la Cour de faire droit à mes conclusions,

M. le Président. — Monsieur le docteur Socquet, lorsque vous avez émis hier une opinion sur l’état de santé de Mme de Boulancy, était-ce simplement sur le dire de votre confrère ou bien était-ce après avoir examiné Mme de Boulancy ?

Me Clémenceau. — Je n’ai jamais émis une semblable affirmation qui eût été injurieuse pour M. le docteur Socquet.

M. le docteur Socquet. — J’ai fait un examen et j’ai complété par les renseignements de mes confrères : c’est ainsi que tout médecin qui se respecte doit procéder.

J’ai procédé dans ces conditions, et je suis très surpris de voir contester les déclarations que j’ai faites hier et les affirmations que j’ai apportées.

Me Clémenceau. — Mais non, nous ne les contestons pas.

M. le Président. — Ne parlez pas tous en même temps.

Monsieur le docteur Socquet, je vous demande si c’est simplement sur le dire de votre confrère que vous avez jugé l’état de Mme de Boulancy assez grave pour qu’elle ne pût se présenter à l’audience, ou si c’est après l’avoir examinée vous-même ?

M. le docteur Socquet. — C’est après l’avoir examinée. J’ai complété mon examen par d’autres renseignements.

M. le Président. — Mais c’est alors sur les dires de votre confrère ?

M. le docteur Socquet. — Non, monsieur le Président, ce n’est pas sur les dires de mon confrère

M. le Président. — Par conséquent, vous l’avez examinée vous-même ?

M. le docteur Socquet. — Oui, monsieur le Président

M. le Président. — Vous n’avez jugé son état qu’après l’avoir examinée ?... C’est un renseignement pour éclairer la Cour.

Me Clémenceau. — J’estime que s’il m’était venu à la pensée...

M. le Président. — Je ne parle pas de vos questions, c'est en dehors.

Me Clémenceau. — Si je n’ai pas le droit de prendre la parole, il faut me la retirer.

M. le Président. — Mais, puisque vous posez des questions, vous avez parlé.

Je voulais éclairer la Cour.

Me Clémenceau. — Je n’ai pas interrogé.M. le Président. Je pose des questions à M. le docteur Socquet : si M. le Président