s’adresse pas à la Cour : « Ordonner qu’en vertu du pouvoir discrétionnaire de M. le Président, les deux positions ci-dessus indiquées, qui font partie des dossiers notifiés à M. le Procureur général conformément à la loi, seront apportés à la Cour pour être versées aux débats. » Cela ne s’adresse pas à la Cour ; la Cour n’a pas à statuer sur le pouvoir discrétionnaire du Président... Si vous voulez modifier vos conclusions, il y sera statué demain.
Me Labori. — En effet, monsieur le Président, c'est une erreur; il s’agit de prier la Cour d’ordonner la communication.
(Les conclusions sont rectifiées en ce sens.)
M. le Président. — En ce qui touche les réquisitions de M. le Procureur général, il y sera répondu demain.
(S’adressant à Me Labori) Quel témoin désirez-vous faire entendre ?
Me Labori. — Je voudrais faire remarquer à M. le Président que je désire très vivement que M. le commandant Lauth et M l’archiviste Gribelin, si M. le colonel Picquart n'est pas entendu ce soir, reviennent demain à l’audience, car leur présence est indispensable.
M. le Président. — MM. Gribelin, Leblois et Lauth voudront bien se présenter à l’audience de demain.
M. l’Avocat général. — Je voudrais faire une observation plus générale : il faut qu’il soit bien entendu que les témoins qui ne seront pas dispensés de revenir devront se présenter à l'audience.
M. le général de Boisdeffre. — Je demanderai à Monsieur le Président la permission de ne pas revenir, si je le puis.
Me Labori. — Je ne fais aucune objection.
M. le Président. — Monsieur le général Mercier, vous êtes libre également... (S’adressant aux défenseurs.) Et M. le général Gonse ?...
Me Clémenceau. — Il est nécessaire pour la confrontation.
M. le Président. — Alors, M. le général Gonse devra revenir...(S’adressant à M. le général Gonse.) Il paraît général, que votre présence est nécessaire encore. Vous êtes prié de revenir demain à l’audience.
(S’adressant à Me Labori.) Qui désirez-vous faire entendre ?
Me Labori. — M. Trarieux.
M. le Président. — Avant d’entendre M. Trarieux maître Labori, désirez-vous que je fasse poser la question a Mme Dreyfus en ce qui concerne la bonne foi de M. Zola, mais seulement en ce qui touche l’affaire Esterhazy ?
Me Labori. — Je le veux bien, Monsieur le Président. Cependant, comme la déposition de M. Trarieux doit prendre un certain temps, il vaudrait mieux, peut-être, n’entendre Mme Dreyfus que si la fin de l’audience le permet.